Quid du
système de retraite
en cas de
décroissance ?
Toutes les projections actuelles sur l'avenir de notre système de retraite reposent sur une hypothèse de croissance !
Or, si on veut vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver les ressources et la biodiversité pour les générations à venir, il n'y a pas de moyen plus sûr et plus efficace que de réduire la consommation et la production partout où cela est possible.
Une hypothèse de décroissance ne peut donc pas être écartée lorsqu'on fait des projections sur l'avenir de notre système de retraite.
Cette hypothèse peut légitimement susciter de l’inquiétude dans la mesure où on rentre dans l’inconnu. C’est pourquoi nous allons essayer de voir, concrètement, ce qui pourrait se passer. Et les conséquences de la décroissance sur notre système de retraite vont peut-être vous surprendre…
Aujourd’hui, l’immense majorité des Français souhaite que l’âge de départ à la retraite ne soit pas reculé, que les petites retraites soient revalorisées, que les cotisations ne soient pas augmentées (ou très peu) et que le niveau général des pensions ne baisse pas.
Mais tous ces souhaits sont-ils compatibles avec une économie durable, c’est-à-dire avec le respect des générations à venir ?
Pas sûr…
1. Garantir un minimum décent
Nous serons, je l’espère, tous d’accord pour dire qu’il faut absolument garantir aux retraités un minimum décent, quel que soit le parcours de vie.
Il est inacceptable que certains retraités n’aient pas de quoi vivre dignement, qu’ils soient obligés d’aller dans des associations humanitaires pour se nourrir, qu’ils ne puissent pas se chauffer correctement ou qu’ils aient du mal à payer leur loyer. Il est donc bien évidemment nécessaire de revaloriser les petites retraites. Ça ne devrait même pas faire l'objet d'un débat. Ça relève du respect de la dignité humaine.
Et dans ce cadre, il faut bien évidemment que la retraite minimale évolue en fonction de l’inflation et du prix des loyers.
2. Assurer une fin de vie respectueuse
Le risque de se retrouver en dépendance en fin de vie, avec des besoins de soins plus ou moins importants et durables, étant totalement imprévisible, il est souhaitable que les frais liés à la fin de vie (soins à domicile ou EHPAD) soient intégralement pris en charge par un système collectif de mutualisation des risques comme la Sécurité sociale. Compter sur l'épargne des retraités (qui sera nécessairement soit excessive, soit insuffisante pour faire face à la dépendance) ou sur la solidarité des enfants (qui génère nécessairement des conflits), sont des solutions totalement inadaptées et inefficaces face à ce type de risques, qui doit être mutualisé.
3. Élaborer un système de retraite plus juste...
- qui prenne en compte les besoins plus que le mérite
Aujourd’hui, notre système de retraite repose sur le mérite : plus vous avez cotisé, plus votre pension de retraite est élevée. Ce système a pour but d’inciter à travailler le plus possible au cours d’une vie. C’est donc un système qui pousse à produire et qui serait pleinement justifié s’il y avait des pénuries.
En revanche, dans une société où il n’y a pas de pénurie et où il est souhaitable de réduire la consommation et la production, on pourrait encourager à consacrer plus de temps à des activités moins néfastes pour l’environnement. Ainsi, choisir, au sein d’un couple, que l’un des deux n’ait pas d’emploi rémunéré (parce que ce n’est pas indispensable pour la famille) ne devrait pas conduire à une retraite indécente. Tant que les besoins de la société dans son ensemble et de la famille en particulier sont assurés, il ne devrait y avoir aucune raison de sanctionner ceux qui n’ont pas un emploi rémunéré. D’un point de vue écologique, prendre plus de temps avec ses enfants ou ses parents et moins de temps à produire des choses dont on pourrait se passer est tout à fait souhaitable et même hautement recommandé ! Ce type d’activités devrait donc être valorisé.
C’est pourquoi, à l’avenir, sachant que l’objectif n’est plus de produire le plus possible mais de satisfaire les besoins des générations présentes et à venir, le niveau des pensions devra être beaucoup plus lié aux besoins et beaucoup moins au niveau des salaires perçus au cours de la vie active.
- qui prenne en compte les revenus globaux et les charges
La France est un des rares pays où le niveau de vie moyen des retraités est quasiment identique au niveau de vie moyen des actifs, bien que le montant moyen des pensions soit inférieur au montant moyen des salaires. Comment expliquer cela ?
On oublie souvent qu’une grande partie des retraités sont propriétaires : ils ont donc des charges très faibles liées au logement (moins de 10% de leurs revenus lorsqu’ils ont fini de rembourser leurs crédits immobiliers). Par ailleurs, une partie des retraités a effectué des placements immobiliers ou financiers qui leur rapporte régulièrement des revenus. En outre, ils n’ont généralement plus de charges liées à l’éducation et aux études de leurs enfants. Par conséquent, une partie des retraités bénéficie de revenus confortables avec des charges limitées pour la retraite.
On pourrait s’en réjouir si cela ne posait pas un problème d’équité entre retraités (notamment entre ceux qui sont propriétaires et ceux qui sont locataires), envers les actifs (qui ont des charges importantes liées au logement et à leurs enfants), mais aussi envers les générations à venir, comme on va le voir plus loin.
Le système actuel de retraites, qui verse des pensions proportionnelles aux salaires perçus, est en réalité profondément injuste.
Il est notamment injuste envers ceux qui n’ont pas pu accéder à la propriété en raison de revenus insuffisants et qui, une fois à la retraite, seront obligés de continuer à payer un loyer (qui représente de 20 à 50% de leurs revenus), ce qui, sur une vie, les amènera à consacrer deux fois plus d’argent que des propriétaires pour le même type de logement ! C’est une des raisons pour lesquelles, j’ai proposé, dans mon livre Ecosophia, que tout le monde puisse accéder à la propriété, pour que les moins riches ne soient pas contraints d’enrichir les plus riches en leur versant un loyer jusqu’à la fin de leur vie. En attendant que cela devienne réalité, la prise en compte des frais de logement devrait faire partie du calcul de la retraite. Et la perception de revenus réguliers, tels des loyers, devrait aussi faire partie du calcul, pour que le système soit le plus juste possible. Sans quoi, on se retrouve avec des retraités qui ont du mal à joindre les deux bouts pendant que d’autres ne savent plus quoi faire de leur argent, ce qui pose de graves problèmes écologiques.
En fait, notre système de retraite est à repenser entièrement car il n’est plus adapté aux défis de notre temps.
4. Déterminer des niveaux de pensions respectueux des générations à venir
C’est un sujet délicat, qui est rarement abordé dans le débat public, probablement parce que les seniors sont ceux qui participent le plus aux élections.
Le niveau moyen de revenus des retraités, qui inclut non seulement une pension, mais aussi, pour une partie non négligeable d’entre eux, les revenus de placements immobiliers (loyers) et financiers, est trop élevé pour être soutenable. Le temps où les retraités partaient en croisière, en voyage en avion à l'autre bout de la planète et s'achetaient un SUV, va devoir prendre fin ! Il serait illusoire de compter sur la bonne volonté de ces seniors qui ont des revenus élevés pour y parvenir. Parmi les solutions incitatives, il faudra certainement réduire le niveau des revenus des seniors les plus favorisés. Car plus on a d'argent disponible, plus on a un impact écologique néfaste (à quelques rares exceptions près, comme l'alimentation bio ou les travaux d'isolation thermique).
Il ne s’agit pas ici de stigmatiser les retraités actuels et encore moins de leur faire des reproches : une grande partie d’entre eux ont simplement la chance de profiter d’un système qui leur est particulièrement favorable. On peut même dire que ceux qui ont pris leur retraite entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle auront vécu l’âge d’or des retraites, puisque dans l’histoire de l’Humanité, jamais les aînés n’ont vécu avec de tels niveaux de revenus en toute autonomie. En effet, dans la plupart des civilisations, les aînés sont totalement dépendants de leurs enfants, qui doivent s’en occuper.
La question principale, désormais, concernant le montant des pensions de retraite n'est pas de savoir si ce montant est mérité (en fonction du travail fourni dans le passé) mais si ce montant est suffisant pour satisfaire les besoins des retraités et compatible avec la satisfaction des besoins des générations à venir. Ce qui implique de préserver les ressources, le climat et la biodiversité. En clair, ce n'est pas un regard vers les efforts réalisés dans le passé qui doit nous préoccuper le plus, mais un regard vers l'avenir. Le niveau des pensions doit être déterminé en fonction de l'avenir et non du passé.
Ce que les retraités méritent, c’est du repos, du temps libre, des activités choisies, des loisirs, mais pas des revenus excessifs qui les incitent à avoir des activités néfastes pour l’avenir de leurs enfants et petits-enfants.
Il nous faut donc imaginer un nouveau calcul des pensions qui soit beaucoup plus juste (dans tous les sens du terme).
5. La question démographique
Concernant l’évolution du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités, qui est brandi comme un argument mathématique imparable pour justifier le recul de l’âge de la retraite, c’est en réalité un argument tout à fait contestable, en raison des gains de productivité qui ont jusqu’à aujourd’hui largement compensé le vieillissement de la population.
Pour l’avenir, sachant qu’on devra réduire la consommation et donc la production, la question n’est plus de savoir s’il faut plus d’actifs pour produire autant (voire plus), mais combien d'actifs sont nécessaires pour satisfaire un certain nombre de besoins (à identifier et recenser plus clairement).
Dans une dynamique de décroissance, la réduction de la production devrait donc compenser largement la problématique posée par l’évolution du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités.
6. Le recul de l'âge de la retraite est la pire des solutions d'un point de vue écologique.
Cette option a été choisie par le gouvernement car c'est la seule solution qui favorise la croissance. En effet, en vue d’équilibrer les comptes, l'augmentation des cotisations comme la baisse du niveau des pensions auraient pour effet de ralentir l'activité économique.
Le recul de l’âge de la retraite à 64 ans, en ce qu’il favorise l’accroissement des richesses, est donc une option à éviter à tout prix, car il ne fera qu'aggraver les problèmes environnementaux.
7. Retarder l'âge de la retraite ne permettra pas de répondre aux besoins essentiels
Ce point est absolument fondamental : à force de réfléchir en termes de chiffres globaux, d’équilibre comptable, de niveau de revenus, on en oublie l’essentiel, qui est la capacité à satisfaire les besoins fondamentaux.
Or nous devons aujourd’hui faire face à quelques défis qui ne seront absolument pas résolus par un recul de l’âge de la retraite.
Ainsi :
- Nous avons besoin de beaucoup plus de jeunes dans l'agriculture, d'autant que la moitié des agriculteurs ont plus de 50 ans. Et ce n’est pas en reculant l’âge de la retraite à 64 ans qu’on va résoudre ce problème. L'essentiel dans ce domaine est d'encourager les vocations et d’aider les jeunes à s’installer !
- Nous avons besoin de centaines de milliers de jeunes et d’actifs formés à la rénovation thermique (un travail qui ne peut décemment pas être fait par des soixantenaires)
- Nous avons besoin de jeunes dans les soins, notamment en raison du vieillissement de la population. Là encore, le recul de l’âge de la retraite ne répond pas à ce besoin, car on ne peut pas demander à des soixantenaires de continuer à faire des soins à domicile ou à l’hôpital (c'est trop physique).
En clair, ce qui peut paraître une solution d’un point de vue comptable ne l’est pas dans la réalité : un grand nombre de besoins essentiels ne seront pas couverts par le recul de l’âge de la retraite !
L'idée de rallonger les carrières de deux ans ne peut se concevoir, comme ajustement, que dans une économie relativement stable, pas dans une économie qui doit se métamorphoser avec des secteurs en fort déclin et d'autres où les besoins de main d'œuvre (qui ne peuvent absolument pas être comblés par des soixantenaires) sont massifs ! Dans ce contexte, le recul de l'âge de la retraite ne permettra pas de répondre aux défis écologiques que nous avons à relever car ce dont nous avons besoin, c'est de reconvertir massivement une grande partie des actifs vers les métiers qui améliorent l'impact écologique.
8. Des métiers pénibles qui ne devraient plus s'exercer au-delà d'un certain âge
Autrefois, dans les fermes, on répartissait les tâches en fonction des capacités physiques et donc de l’âge des gens. Aujourd’hui, il est insensé et inhumain d’inciter certaines personnes à exercer leur métier au-delà d’un certain âge (à déterminer de manière générale pour chaque métier et en fonction de l’état de santé de chacun). Pour certains métiers, 62 ans n’est d’ailleurs pas plus acceptable que 64 ans !
A l’avenir, il faudra donc qu’on s’organise pour que certains métiers pénibles soient par exemple réservés aux moins de 50 ans et qu'une reconversion soit prévue vers des métiers plus adaptés après 50 ans ! On pourrait ainsi imaginer une possible reconversion vers un poste ou un autre métier moins physique, vers un poste de formateur, voire à temps partiel avec une pension partielle en complément.
9. La variable du chômage
Les recettes du système de retraite provenant des cotisants, une baisse du chômage augmente les recettes (sauf si la population active diminue d’autant).
Dans une économie en décroissance, il y aura des suppressions d’emplois massives dans de nombreux secteurs (habillement, automobile, aviation, pétrole, élevage, etc). Mais nous avons aussi besoin de créer de très nombreux emplois dans l’agriculture, l’isolation thermique, les énergies renouvelables, les soins, l’éducation, la justice, la police, autant d’emplois qui ont un faible impact écologique et un fort impact bienfaisant. Si nous nous en donnons les moyens, financièrement, le bilan global en termes d'emploi pourrait être positif, ce qui réduira d’autant la difficulté à financer les retraites.
Quant à l’argument selon lequel un possible recul de l’âge de départ à la retraite augmenterait encore plus le chômage des jeunes, il peut paraître logique à l’échelle d’une entreprise et pourtant, d’un point de vue global, l’essentiel n’est pas là : le chômage des jeunes dépend principalement de la façon dont on organise leur insertion dans le monde professionnel et non du nombre total de postes disponibles. Ainsi, en Allemagne, le chômage des jeunes est très faible car l’apprentissage y est beaucoup plus pratiqué.
Et la même chose est vraie pour la place que l’on donne aux actifs proches de la retraite : c’est une question d’organisation sociale. On pourrait d’ailleurs imaginer de leur donner un rôle particulier, notamment de transmission du savoir et de l’expérience aux plus jeunes. Encore faut-il inclure cette vision dans l’organisation des entreprises en créant des postes ad hoc. On pourrait également créer au sein des entreprises, des administrations ou des associations, des postes plus adaptés avec des travaux moins pénibles.
Globalement, le chômage n’est pas seulement lié au nombre d’emplois disponibles à un instant t : il dépend beaucoup de l’adéquation entre les offres d’emplois et les qualifications, et donc de la politique de formation. Ainsi, il n’y a pas suffisamment de jeunes formés à l’agriculture ou aux travaux d'isolation thermique aujourd’hui.
10. Réduire le temps de travail
Si les créations d’emploi ne suffisent pas pour compenser les suppressions d’emploi, on pourrait aussi envisager de réduire le temps de travail pour réduire le plus possible le chômage, ce qui facilitera le financement des retraites.
En outre, au-delà de la question du chômage, aurons-nous vraiment besoin à l’avenir de travailler autant d’heures sur une vie ?
A l’avenir, nous pourrions consacrer plus de temps à notre famille et à nos amis, ce qui générera beaucoup de bien-être pour un très faible impact écologique, et moins de temps à produire et à consommer.
Si nous apprenons à nous contenter de moins de confort matériel et à refaire un peu plus d'efforts physiques (pour nous déplacer ou préparer nos repas), il est fort probable que nous pourrons travailler moins d’heures par semaine mais aussi moins d’années dans une vie. Ce qui signifie qu’on pourrait aussi prendre notre retraite plus tôt !
Néanmoins, il faut bien reconnaître qu’il est pour le moment difficile de prévoir l’évolution globale du temps nécessaire pour satisfaire nos besoins, car si la décroissance de certaines activités (notamment autour de l’automobile) et l’automatisation peuvent libérer de nombreuses heures de travail, en revanche la productivité dans le secteur agricole va très probablement décroître pour que l’agriculture soit plus soutenable.
Il va donc falloir adapter le nombre d'heures de travail en fonction de notre capacité à satisfaire les besoins et des évolutions démographiques.
11. Augmenter les taux de cotisations ou les impôts pour financer le risque de dépendance
Le système actuel de financement de la dépendance qui repose en grande partie sur les enfants des personnes dépendantes est profondément injuste et source de conflits. Il vaudrait mieux que le risque de dépendance soit intégralement pris en charge par le système de la Sécurité sociale, sur la base de cotisations supplémentaires, voire sur un impôt plus progressif que les cotisations.
12. Des cotisations et des impôts plus progressifs pour réduire l’impact écologique
Pour parvenir à une économie vraiment durable, une réflexion sur le niveau des revenus est absolument indispensable. Il ne s'agit pas seulement de dire que d'un point de vue moral, des inégalités jugées excessives sont injustes. Il s'agit de prendre conscience que des revenus élevés poussent à consommer des biens très au-delà de ce dont nous avons vraiment besoin pour vivre, et donc à épuiser les ressources et la biodiversité et à émettre des gaz à effet de serre de façon totalement injuste vis-à-vis des générations à venir et du monde vivant dans son ensemble. On pourrait même aller jusqu'à se demander si des revenus élevés ne constituent pas un crime contre l'Humanité à venir.
Entendons-nous bien ici : il ne s'agit pas de culpabiliser ou de dénoncer les plus riches (la majorité des habitants des pays riches, donc la plupart d'entre nous, ont des revenus relativement élevés). Il s'agit bien de modifier les règles de répartition des revenus, de façon à ce que nous ayons tous des revenus beaucoup plus raisonnables qu'aujourd'hui afin de ne pas être incités à consommer de façon excessive. Finis les SUV, les croisières, les voyages en avion à l'autre bout de la planète et tous ces objets du quotidien qui améliorent certes notre confort mais dont nous pourrions aisément nous passer. C'est cela la réduction de la consommation et donc la décroissance, concrètement. Alors, certes, pour acheter de la nourriture bio, il faut pour le moment avoir plus d'argent, mais c'est plutôt une exception (qui pourrait d'ailleurs être inversée par la politique agricole commune en subventionnant l'agriculture bio au lieu de subventionner l'agriculture chimique).
Globalement, il est clair que plus on a d'argent, plus on a un impact écologique néfaste.
Le moyen le plus efficace et le plus sûr de réduire notre empreinte écologique est donc de réduire le pouvoir d’achat des plus riches en rendant les cotisations et les impôts beaucoup plus progressifs.
De toute façon, si on y réfléchit bien, les inégalités de revenus n’étant pas évidentes à justifier par nature, il n’est pas injuste non plus de chercher à les réduire.
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Finalement, si on prend en compte tous ces éléments, l’équilibre comptable du système de retraite est-il menacé par la décroissance ?
Le système risque-t-il de s’effondrer ?
Dans le système actuel, plus il y a de croissance, plus il y a de cotisations et moins il y a de problèmes pour financer les retraites, à niveau de pensions inchangé.
On pourrait donc croire que plus il y aura de décroissance et plus les retraites seront difficiles à financer.
Sauf qu’en cas de décroissance :
- On pourra aussi réduire le niveau des pensions
- On pourra augmenter les taux de cotisation et les rendre plus progressifs
- On pourra réduire le nombre d’heures de travail nécessaires pour produire ce dont on a vraiment besoin pour vivre
- On pourra réduire le chômage, ce qui facilitera le financement des retraites
Ainsi, on pourra donc trouver un nouvel équilibre comptable, dans la mesure où les dépenses baisseront en même temps que les recettes !
Alors, non, notre système de retraite par répartition n'est pas menacé par la décroissance. En revanche, il va falloir le réformer pour que les revenus des actifs et des retraités soient compatibles avec une économie durable.
La réforme des retraites est l'occasion parfaite pour opérer une métamorphose, changer de paradigme en remettant en question nos croyances sur la richesse, le travail, le mérite, le bien-être, etc.
Mais pour y parvenir, il faudra que cette réforme se fasse dans un cadre institutionnel apaisé, qui permette une vraie réflexion en profondeur, avec des intervenants qualifiés, de vrais débats et de vraies délibérations, comme une Convention citoyenne sur les retraites qui serait décisionnelle cette fois.
,
Nous en avons urgemment besoin si nous voulons vraiment réduire rapidement notre impact écologique, et notamment nos émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant des revenus suffisants pour tous les retraités !!!
Et si le Bitcoin n’était qu’une gigantesque escroquerie ?
Une image qui fait croire que le Bitcoin vaut de l'or...
alors que sa valeur repose sur des mensonges
Billet du 1er décembre 2017
Depuis plusieurs semaines, le monde entier est fasciné par l'envolée exponentielle du cours du Bitcoin, qui a déjà progressé de plus de 1000% en un an. Certains s’en réjouissent et participent à cette euphorie en investissant leur épargne dans cette cryptomonnaie révolutionnaire qu’ils considèrent comme l’avenir de la monnaie. D’autres s’en inquiètent, convaincus qu’il ne s’agit que d’une énorme bulle spéculative qui va se terminer en krach dévastateur.
Mais en réalité, cette effervescence nous fait passer à côté de la question essentielle : le Bitcoin est-il une monnaie viable ? C'est la réponse à cette question qui déterminera son avenir.
En effet, pour créer une nouvelle monnaie qui soit utilisée de manière durable, il ne suffit pas de créer des unités monétaires et de les vendre. Il faut aussi générer de la confiance. Or la confiance en une monnaie repose essentiellement sur sa stabilité : stabilité des prix et stabilité des taux de change. Toutes les monnaies instables finissent par disparaître car elles freinent les échanges, les prêts, les investissements.
Or le Bitcoin n’a pas été conçu pour être stable.
Dès lors, dans quel but le Bitcoin a-t-il été créé ?
Le Bitcoin a été conçu comme un titre spéculatif et non comme une monnaie
Créé en 2009, le Bitcoin est présenté par ses promoteurs comme une monnaie libre mondiale qui permet de faire des transactions dans l’anonymat, sans passer par les banques, et gérée de façon décentralisée (sans Banque centrale) grâce à une technologie innovante et entièrement sécurisée : la Blockchain.
Plutôt séduisant à première vue !... Mais qu’en est-il vraiment ?
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5 solutions
pour éviter
une crise économique
dévastatrice
Billet du 14 avril 2020
Pour la plupart des économistes, il semble absolument évident que le confinement imposé pour faire face à la pandémie de coronavirus va générer une crise économique majeure dans le monde entier. Par crise économique, ils entendent une récession qui va s’accompagner de faillites d’entreprises, d’un chômage massif et de grandes difficultés financières pour une partie de la population.
Pourtant, une baisse de l’activité économique, même importante, n’a pas toujours des conséquences aussi dramatiques. Ainsi, chaque année au mois d’août, la plupart des entreprises ferment sans que cela pose le moindre problème. Elles ne perçoivent alors aucune recette alors même qu’elles doivent verser des congés payés, continuer à rembourser les crédits, payer leur loyer, etc. Elles ont donc plus de charges au mois d’août que pendant la période actuelle de confinement où les salaires peuvent être pris en charge par l’Etat ! Certains restaurants ou hôtels saisonniers sont même fermés 3 à 6 mois dans l’année, sans que cela pose de problème.
Pourquoi le confinement génère-t-il une crise, mais pas le mois d'août ?
Dès lors, pourquoi un confinement, qui conduit à mettre en sommeil une grande partie des activités économiques jugées non essentielles à la survie, peut-il avoir de telles conséquences ? Pourquoi les entreprises ne pourraient-elles pas reprendre leur activité après le confinement, comme si de rien n’était, comme on peut le faire après un week-end ou des vacances ?
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